2022 Geneva Peace Week - Digital Series - Repenser l'approche de la coopération dans le domaine de l'eau pour la construction de la paix

L'eau est au cœur des efforts de consolidation de la paix. Pour remédier à la vulnérabilité des populations, il est essentiel de garantir la coopération et la bonne gestion des ressources en eau au niveau local afin de soutenir la coopération et la coordination transfrontalières dans le domaine de l'eau sur la scène internationale. La coopération dans le domaine de l'eau à différents niveaux est encore plus nécessaire dans les contextes fragiles et les situations d'urgence complexes. L'histoire a montré que l'eau est le plus souvent un vecteur de coopération et un outil utile sur lequel fonder une approche de consolidation de la paix. C'est également vrai dans des contextes tels que la région de l'Afrique de l'Ouest, où la coopération autour de l'eau a permis de surmonter les tensions.

Une approche multidisciplinaire et intersectorielle est la réponse la plus adaptée pour renforcer la coopération dans le domaine de l'eau à différentes échelles. Cette approche doit tenir compte de la réponse humanitaire et du développement et renforcer la coordination entre les secteurs de l'eau et de la paix. Les besoins et l'expérience des populations locales en matière de partage des ressources en eau doivent être pris en compte dans le processus de prise de décision au niveau national et régional, ainsi que par les donateurs, afin de développer des solutions inclusives. À cet égard, les nouveaux acteurs de la consolidation de la paix, tels que les organisations de bassins fluviaux, ont un rôle à jouer dans le secteur de la paix, afin de faire le lien entre les interventions liées au développement et la réponse humanitaire dans les contextes fragiles.

Aujourd'hui, une approche inclusive et transversale de la construction de la paix, reconnaissant l'eau comme un facteur de tension mais aussi comme un facteur de paix, devient de plus en plus pertinente. Cette perspective innovante est mise en lumière par l'orateur invité du MAE du Royaume des Pays-Bas, de la Banque mondiale, du CICR, de la Fondation Peace Nexus, de l'IPAR (un groupe de réflexion sénégalais) et d'un jeune parlementaire pour l'eau dans la vidéo ci-dessous.

Intervenants

• Aliou Demba Kebe, Fondation Peace Nexus, Directeur du programme Afrique de l'Ouest

Aliou Demba Kebe a plus de 20 ans d'expérience, dont plus de 15 ans dans des zones de conflit, dans la formulation, la gestion et la coordination de programmes de développement international, de prévention et de gestion des conflits et de consolidation de la paix. Il a travaillé pour de nombreuses organisations locales et internationales, dont l'USAID, l'AED, FHI 360, Oxfam, l'UE, l'ASDI, la CEDEAO, la Fondation AJWS, le gouvernement du Sénégal et l'ONG Afrique Enjeux).

• Laure Tall, IPAR, Agroécologue, Directrice de la Recherche

Agroécologiste, le Dr Laure TALL est titulaire d'un doctorat en écologie de l'Université de Montréal (Québec, Canada). Elle a été chercheuse à l'Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA) de 2014 à 2020, et directrice du Laboratoire National de Recherches sur les Productions Végétales de l'ISRA de 2019 à 2020. Le Dr Tall mène des recherches sur l'intensification écologique et l'impact du changement climatique sur les agrosystèmes. Elle travaille en étroite collaboration avec le Geneva Water Hub et l'Organisation du Bassin du Fleuve Sénégal. 

• David Kaelin, CICR, conseiller en services urbains et politiques

David Kaelin est ingénieur en environnement (Suisse, EPFL). Il a d'abord travaillé dans le domaine de la recherche et du développement en Suisse, dans les secteurs universitaire, public et privé. Il a plus de 15 ans d'expérience directe sur le terrain dans des contextes de conflits et de fragilité, en mettant en œuvre et en fournissant des programmes humanitaires à grande échelle. David vient de rejoindre le siège du CICR en tant que conseiller en matière de services urbains et de politiques. Il se concentre sur la programmation dans les crises urbaines prolongées, la diplomatie humanitaire et les politiques, en particulier en ce qui concerne la conduite des hostilités et la protection des populations civiles.

• Ambassadrice Nathalie Olijslager : Directrice de programme pour la Conférence sur l'eau 2023 de l'ONU, Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas

L'ambassadrice Olijslager a commencé sa carrière au ministère néerlandais des affaires étrangères, au département de la coopération européenne et économique, après avoir obtenu une maîtrise en relations économiques internationales à l'université de Leiden (Pays-Bas) et un an au Beloit College (Wisconsin) en tant que boursière Fulbright. Elle s'est ensuite rendue à Pretoria, en Afrique du Sud, en tant que chef adjoint des affaires économiques, où elle a également participé au Sommet mondial sur le développement durable de 2002 à Johannesburg. En 2003, elle a été affectée à l'ambassade des Pays-Bas à Budapest, en Hongrie, en tant que chef des affaires économiques. De 2007 à 2010, elle a travaillé au ministère des affaires économiques en tant que conseillère politique principale au sein du département des affaires internationales. De 2010 à 2013, elle a été responsable de l'environnement des entreprises et du développement des marchés au sein du département du développement économique durable du ministère des affaires étrangères à La Haye. En décembre 2013, elle a été nommée consule générale des Pays-Bas à Miami, poste qu'elle a occupé jusqu'en 2017, date à laquelle elle a été nommée DPR/ambassadeur à la mission permanente du Royaume des Pays-Bas auprès des Nations unies et d'autres organisations internationales à Genève.

• Anders Jagerskog, Banque mondiale, spécialiste principal de la gestion des ressources en eau

Anders Jägerskog est responsable de la gestion des ressources en eau au sein de la pratique mondiale de l'eau de la Banque mondiale. Son travail se concentre sur la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Auparavant, il a été conseiller pour les ressources régionales en eau dans la région MENA à l'ambassade de Suède à Amman, en Jordanie, et directeur des services de connaissances à l'Institut international de l'eau de Stockholm (SIWI), où il a dirigé l'unité de gestion des eaux transfrontalières et a été responsable du domaine de travail pour la recherche appliquée. Il a géré le partenariat du PNUD sur les eaux partagées, qui facilite et promeut le dialogue et la coopération sur les ressources en eau transfrontalières. Il est professeur associé (docent) à Peace and Development Research, School of Global Studies, Université de Göteborg, où son travail se concentre sur les problèmes mondiaux liés à l'eau. Il a travaillé pour le ministère suédois des affaires étrangères, à l'ambassade de Suède à Nairobi et à l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). En 2003, il a terminé son doctorat sur les négociations relatives à l'eau dans le bassin du Jourdain au département des études sur l'eau et l'environnement de l'université de Linköping, en Suède. Il a publié plus de 100 articles scientifiques, chapitres de livres, articles de débat et rapports sur les questions mondiales liées à l'eau.

• Noémie Plumier (conseillère jeunesse à la Coalition Eau et Climat), facilitatrice de partenariats stratégiques au Parlement mondial de la jeunesse pour l'eau (ISW)

Noémie vient d'obtenir un master en droit international de l'environnement. L'année dernière, elle a obtenu un Master en Relations Internationales. Noémie a été impliquée dans des missions WASH pour plusieurs ONG dans divers pays, principalement en Afrique et dans les Caraïbes, pendant plus de 8 ans. Elle est actuellement co-coordinatrice avec Carolina Tornesi-MacKinnon (Présidente du WYPW) dans le groupe de travail de l'ONU-Eau pour la campagne de la Journée Mondiale de l'Eau et de la Journée Mondiale des Toilettes 2023. Elle a présenté à la deuxième conférence internationale de haut niveau sur la Décennie internationale de l'eau à Douchanbé, l'objectif "303030 Youth Target". Avec le soutien de son réseau mondial de bénévoles et d'autres organisations de jeunes dans le domaine de l'eau, elle plaide vigoureusement en faveur d'une inclusion et d'une participation significatives des jeunes dans les processus de prise de décision à tous les niveaux.